samedi 18 juillet 2009

Cross-fly, étape 3

Etape 3

Aillon le jeune – Talloires

Au lever la météo s’annonce vraiment moyenne. Toujours du nord-ouest et certainement du mal pour boucler une étape comme celle-ci. A mon avis la plus ambitieuse du programme hormis la 1 qui fut annulée. Mais judicieusement Arnaud propose l’option de la Féclaz en se disant qu’au moins on ne sera pas sous le vent et que même si on pose au pied du Revard ou du Semnoz on finira à pied sans trop de dénivelée. Donc étape la Féclaz-Talloires au menu avec deux points de contournement (pour rajouter des points aux plus grands circuits) et toujours horaire maxi fixé et prime aux premiers qui font le goal (pour ceux que ça intéresse, 700 pts pour la manche+300 pts pour le goal). Bref, nous voila donc à La Féclaz pour une montée rapide -au déco du Revard- de six km à pied par la route. Je pressens que les conditions vont aller en s’améliorant et nous décidons donc de ne pas nous presser pour nous préparer. Cette fois-là le futur va me donner raison. Je décolle et choisi de me diriger à gauche vers la croix du Nivollet pour en faire mon point n°1. Les conditions sont nerveuses, les thermiques étroits et je ne peux pas me hisser plus haut que 1700m. J’arrive néanmoins à cheminer au niveau du relief aidé par le vent, pas mal de voiles reviennent du sud et semblent peiner. Rapidement j’aperçois la croix devant moi. Mais en regardant mieux je vois aussi quelques voiles en train de ramer SOUS la croix. J’en déduis que ça va être très dur de revenir si je passe la dernière combe car je serai alors sous le vent et elle ne donnera donc pas de dynamique. D’où les gars en train de zôner car les thermiques se font rares du fait des nombreux nuages qui couvrent le ciel. Je fais donc demi-tour avec une cinquantaine de mètres au-dessus des arbres et rentre assez tranquillement au déco. Déjà les premiers sont vachés en bas…Puis cap à droite le long de la falaise où j’arrive assez bas (Mickaël se demandera comment j’ai fait pour être au-dessus de la grappe deux minutes après !) mais où le soleil déclenche quelques bulles dont une me propulse à nouveau à 1700 en quatre tours. Je ne lambine pas et tente la transition sur La Cornat. Ma voile étant une merveille je ne perd pratiquement rien et je peux alors longer la crête jusqu’au défilé de Pont de l’abîme que je franchis dans l’élan. Devant le défilé plusieurs voiles sont posées, d’autres zônent très bas ; D’ailleurs tout le long du parcours les atterros s’improvisent allègrement. Je crois avoir fait le plus dur mais il n’en est rien. Arrivé au-dessus du crêt de Châtillon le plafond est toujours à 1700, je rate une bulle dans laquelle quelques uns arrivent à se loger puis disparaissent derrière le relief. Je suis trop bas et ne peux pas rallier le roc des bœufs pour ensuite transiter sur Talloires. Il faut absolument passer au-dessus des reliefs sinon c’est le tas assuré. Je patiente donc là en attendant un cycle meilleur au milieu d’un petit groupe de six voiles. On se croirait dans le métro. Une tentative en plaine ne me donne que des sueurs froides pour le retour. J’en suis là et je regarde avec avidité des voiles tourner au roc des bœufs (lorsque je l’aperçois au hasard d’une bulle plus puissante mais qui s’essouffle vite) en me demandant si ce sont des concurrents ou des locaux lorsqu’une voile (j’apprendrai par la suite qu’il s’agit de Carlos un copain rencontré à Aguergour) s’écarte elle aussi en plaine au-dessus de Quintal et se fait propulser. C’est la ruée immédiate et il me faut une minute pour monter à la base du nuage à 2000m. Bien sûr tout le monde a fait pareil et avec une synchro digne de la Paf nous mettons le cap sur le goal qui nous tend désormais les bras puisque le vent travers arrière nous aide même maintenant un peu. Certains se dirigent néanmoins sur le roc des bœufs pour assurer mais je n’en ai pas besoin et j’arrive avec encore pas mal de gaz au-dessus de l’atterro de Talloires. Je me pose comme un papillon, le sourire triomphant et je retrouve mon équipier Chibane, posé depuis quelques minutes. Il m’avait éjecté d’un thermique au crêt de Châtillon à vouloir me suivre de trop près et il avait bien failli me faire faire un tas. Nous nous congratulons et allons boire une bonne bière pour fêter ce joli cross. Je finirai là aussi 6°. Jusque là tout va bien…

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